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18 novembre 2009

Belles lettres - V comme...

VERLAINE, Paul

MON RÊVE FAMILIER

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? ... Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.


09032_V

Commentaires
M
Je ne savais pas que je m'en souvenais mais les vers sont arrivés les un derrière les autres. Merci de ce beau moment. Mamydo
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P
... par la nouvelle lettre, MLise!!!<br /> Bisous et à bientôt,<br /> Pilarín
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Z
Ni tout à fait la même... comme dans le jeu de Clarelis !
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K
ce V ne pouvait être mieux accompagné<br /> gros bisous
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M
ce poème est le préféré de ma mère et c'est aussi un des seuls poèmes dont je me souviens de mes années scolaires....
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